Ma vision du tatouage

Disclaimer // Je vous livre ici mon avis et mon expérience, ma méthode de travail et ma réflexion. Il n’est aucunement question de dénigrer toutes autres méthodes de  travail et pensées différentes des miennes. Cet article vise simplement à vous montrer qu’il n’existe pas qu’une seule manière de tatouer et quelle est celle que je préfère. Esprits ouverts, montrez-vous !

 

En février prochain, je pourrais annoncer que j’entamerais ma 5e année en tant que tatoueuse ( oui, je mets au féminin, j’ai jamais compris pourquoi les métiers étaient toujours au masculin ). La première année était évidemment la plus terrible, puisqu’elle incluait d’apprendre à manier le dermographe qui remplaçait mon critérium et à dessiner sur la peau. On m’apprend alors que ma manière de dessiner n’est pas vraiment adaptée au tattoo puisque mes traits sont trop fins. Alors je m’essaie à cerner chacun de mes croquis, de les transposer sur la peau comme ça, oublier les petites hachures, les plus petits détails. Je cherche à ce que chaque trait soit noir et opaque, quitte à repasser 678 fois dessus à l’aiguille s’il le faut. Je passe par différents styles et ce pendant plus de 4 ans.

 

Le dessin

Ajourd’hui, il n’en est plus rien. Je retourne à la source en tatouant comme je dessine. En cours d’art, j’ai surtout retenu qu’il ne fallait jamais cerner son dessin dans un croquis d’observation sous peine de tromper le jeu d’ombre et de lumière. C’est une de mes règles d’or qui m’est toujours restée en tête. Je trouve aussi que le dessin s’aplatit. En bref, je joue énormément avec les nuances de gris pour mieux rapporter les volumes, sans jamais cerner complètement donc. On qualifie mon dessin de léger et doux, se rapprochant du réalisme. Je saurais pas vraiment dire. Peut être que je tatoue des croquis d’observation ?

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La peau

Pendant mon stage d’hygiène et salubrité, qui est obligatoire pour être tatoueur(se) je le rappelle, j’ai notamment retenu que l’aiguille ne dépassait pas 1mm de profondeur sous la peau lors du tatouage, pour ainsi loger l’encre dans le derme et ainsi rester visible à vie, sous l’épiderme. Les fois où je me suis faite tatouer, j’ai remarqué que cette information n’était pas toujours vraie. Je me souviens clairement avoir eu très mal et vu ma peau gonfler pendant plusieurs jours. Je vous rassure, une fois l’inflammation passée, mon tattoo était plus que bien. Aucun soucis. Quand je tatoue, l’aiguille ne dépasse pas ce “fameux” millimètre. Je m’amuse à effleurer et griffer la surface de la peau pour y déposer l’encre. Résultat, la peau est moins abîmée, elle est moins rouge à la fin de la séance. D’après les retours de mes client(e)s, la cicatrisation est quasi finie en 10-15j. La douleur ? Un jeu d’enfant.

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Le vieillissement

Si le trait est moins appuyé, est ce que ça veut dire que le tattoo s’effacera l’année prochaine ? Ou celle d’après ? Un vrai tattoo dure pour la vie ! Voici la question qui fâche.

On connaît le vieillissement des tattoos actuels. Le trait est moins défini, il a tendance à “baver” et parfois bleuir, selon les soins apportés pendant les années. Je n’ai pas la science infuse, et je ne viens pas du futur, j’admets ne pas avoir le recul nécessaire pour voir l’évolution entre autres des tattoos que je fais en ce moment mais l’expérience me permet de penser que si les traits épais et profonds tendent à “baver”, les traits fins et plus légers vont avoir tendance à s’effacer de plus en plus avec les années. Et quitte à choisir à retoucher un trait épais et foncé ou un trait léger et gris clair, mon choix est vite fait.❥

Jour 365 // Jour 1

 

 

Et qui a décidé qu’un vrai tattoo était comme ceci ou comme cela ?

Qu’est ce qu’un vrai tattoo ?

Est ce qu’il y a encore des règles strictes en 2017 ?

 

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